lundi 10 septembre 2012

How I met KGB (S01E01)

Aujourd'hui est un grand jour ! Aujourd'hui, j'emménage ! J'emménage, mais pas seulement. Ou plutôt, pas seule: oui oui, j'ai un colocataire. Un colocataire, mais pas seulement... Je ne suis pas seule: aujourd'hui, officiellement, j'emménage avec KGB. Je dis bien officiellement, hein, parce qu'officieusement ça fait déjà dans les six mois qu'on vit ensemble. On partageait déjà des draps, des étagères, une vaisselle sale... La différence, c'est que ce ne sera plus dans mon lit, mon placard, mon évier, mais dans notre lit et bref vous avez saisit. Donc, on emménage, et à cette occasion il me semble adéquat de vous raconter comment-qu'on-s'est-rencontré-et-qu'on-ne-s'est-plus-quitté-ensuite (et-comment-que-ça-fait-bizarre-d'accorder-on-au-singulier-quand-on-parle-de-plusieurs-personnes-qui-elles-mêmes-sont-plusieurs-dans-leur-tête).
Enfin bon, là je fais un petit raccourci, parce que pour être exacte le jour où on s'est rencontré, je ne l'ai absolument, mais absolument pas calculé. Bon d'accord, il y a un absolument de trop, je lui ai quand même filé mon numéro quoi. Mais c'était que parce qu'il devait me rappeler pour un jeu de rôle, il a touché mon côté geek, vous comprenez ? Voilà, c'était bien innocent, ça n'allait pas plus loin. Bon, OK, j'ai mis un cœur à mon nom dans son répertoire. Mais je vous assure, c'était sans arrière-pensée consciente, juste mon côté attention whore qui se jetait sur une cible au hasard en s'en contrebalançant royalement par derrière. Enfin, à ce moment-là de l'histoire quoi. On va venir à la suite.
Cependant, avant toute chose, et afin de garantir l'anonymat des candidats, il fallait lui attribuer un nom de code ! Je ne le connaissais alors pas assez pour pouvoir le saluer du surnom de KGB. Je le baptisai donc K, ce qui laisse beaucoup de place à l'imagination concernant son prénom, vous en conviendrez. Le mystérieux K donc, ne m'a pas laissé une grande impression lors de notre première rencontre. A vrai dire, il vaut mieux pour lui, étant donné ce qu'il m'en a été rappelé par la suite - son gage de séduction était pour le moins déroutant, je n'arrive même pas à croire que je sois le genre de fille à trouver ça drôle (et pourtant, hein... enfin bref, voilà quoi... non n'insistez pas !) Anyway, K, en un mot, était transparent, ce qui est plutôt drôle si on considère que la première fois que je l'ai vu, c'était masqué - c'est une longue histoire, dans laquelle j'avais entraîné beaucoup de personnages qui plus est. A ce point de la narration, il n'était donc qu'un Guy Fawkes comme un autre à mes yeux, avec la moustache et le sourire narquois que je portais moi-même à merveille.
En revanche - c'est le moment où j'introduis un peu de piment dans l'histoire - il y avait un autre Guy qui m'intéressait un peu plus autour de la table où nous sirotions des bières - entre Guy, donc, essayez de contextualiser. Autour des mousses crémeuses et des masques délaissés, parmi les rires et les inquiétudes qui se manifestaient quant aux enjeux du monde moderne, ouais, en gros, j'ai pas calculé K parce que j'étais focus sur R. J'étais focus sur R mais genre verrouillée, et ce pour absolument no raison, mais que voulez-vous, ça ne s'explique pas.
En fait, c'était un peu plus compliqué que ça (c'est là où vous pouvez commencer à prendre des notes). Parce qu'en fait, moi, j'étais pas tellement-tellement dispo. Parce qu'en fait, je l'étais carrément pas. Parce qu'en fait, j'étais avec V depuis super longtemps, et super longtemps c'est relatif, mais je peux vous dire que pour moi ça faisait super longtemps. Seulement, depuis pas très longtemps, ça se passait mal, et ce pour absolument no raison, mais que voulez-vous, ça ne s'explique pas. En fait si, ça s'expliquait un peu quand même, et ça, c'était à cause de/grâce à (rayez la mention la moins hypocrite) G. G, il était juste là pour rester planté devant moi et me dire "ça, ça va pas dans ta relation; ça, ça va pas non plus avec V; eh, au fait, je suis là !". Bon, ça a l'air un peu méchant dit comme ça, mais je me débattais bien toutefois. J'avais franchi la ligne que je m'étais tracée - et qui, avouons-le, dessinait déjà de beaux contours là où ça m'arrangeait - m'en étais voulue, avais décidé de retirer G de l'équation. Résolution que j'ai dû tenir une semaine.
Du coup, ça devient encore plus compliqué parce qu'après l'histoire des bières qui moussaient un peu trop - surtout la Duvel, K(GB) peut en dire quelque chose - nous nous sommes réunis en comité réduit et nous avons pris la résolution d'aller acheter d'autres bières & Cie pour se bourrer la gueule chez G avec K, R, et des amis à moi. Donc, si vous comptez bien, K, R et G, ça fait trois fois un bordel pas possible, et aussi trois consonnes du mot Kronenbourg - et après vérification Cronenberg s'écrit bien avec un C, ce qui m'évite d'avoir à expliquer pourquoi mes instincts de poivrote passent avant mes réflexes de cinéphile.
Et maintenant que je me suis affranchie de cette remarque parfaitement inutile, je peux ajouter un autre élément à l'histoire sans risque de ruiner ce splendide jeu de lettres qui mérite vos applaudissements les plus enthousiastes et/ou les plus chaleureux (je n'arrivais pas à me décider). Parce qu'il y avait aussi un J dans l'histoire, mais je ne l'ai pas mentionné parce que il ne rentrait pas dans Kronenbourg. En fait, c'était sur lui que j'avais décidé de jeter mon dévolu, juste avant ça, parce que J, lui, il me plaisait depuis notre toute première rencontre, chose à laquelle je m'étais toujours interdit de penser du fait de ma relation avec V mais qui à ce moment-là me revenait en pleine figure avec la force d'un coup droit de Nadal. Et en fait, à part ça, il n'intervient pas dans l'histoire. C'est la véritable raison pour laquelle je ne l'avais pas mentionné plus tôt: je le fais juste apparaître pour vous mélanger encore plus en délayant mon discours. Muhahahahahaha ! SHBAM. Pardon pitié pitié non je suis désolée.

Hum, revenons à la soirée de tout à l'heure - celle chez G, avec K et R, la soirée Kronenbourg quoi. On a donc bu de la bière (même pas de la Kronenbourg, en même temps c'est dégueulasse) et d'autres trucs de la compagnie qui n'ont pas laissé une grande marque dans mon esprit, mais une plus nette dans mon estomac: égale à moi-même, je m'étais baignée dans une fontaine en plein mois de janvier, j'avais chopé froid, je m'étais pas soignée, mon corps avait fait grève et je devais avaler sept médicaments différents pour éviter la combustion spontanée. Chose dont j'ai plus ou moins oublié de tenir compte on va dire.
Mais tout ça, de toute façon, c'est la faute à R ! Parce que môsieur buvait du whisky pur, et du coup, bien naturellement, je ne voulais pas passer pour une petite joueuse. Je ne pouvais pas laisser aux mâles la prétention absurde d'être les seigneurs de la boisson. Je devais apprendre plus tard que R buvait lui-même ce whisky pur pour ne pas passer pour un petit joueur devant moi. Fucking égo de hipster.
Bref, il y a eu un moment peu alléchant où G m'a léché le cou, et avant ça un moment où, terrassée par la faim alléchée, j'ai vidé l'intégralité comestible de son frigo et de son placard - comestible, ce qui exclu les œufs réfugiés là depuis un mois mais pas le paquet de knakies que j'ai mangé froid, et oh mon Dieu j'en ai encore des frissons (oui, je sais, je suis une chochotte). Entre les deux, pas grand-chose. Seulement un vague qui a dû contribuer à abreuver le lac de lave Minecraftien qu'était devenu mon ventre le lendemain, ainsi qu'à peaufiner ma réputation faussement sulfureuse.
Et voilà. Ca s'arrête là. K nous quitte en fin de soirée - comprendre début de matinée - en m'ayant laissé Charlie the Unicorn pour seul souvenir, et le lendemain - comprendre fin de matinée - R s'en va à son tour, me laissant seule chez G. D'ailleurs, je reste toute la journée clouée sur son canapé par des brasiers d'estomac en maudissant pour une fois ma formidable faculté à ne pas vomir l'alcool que j'ingurgite.
Derrière ça, bien sûr, je reçois un message de K - avec un jour de retard, sinon ça serait pas drôle. Un message groupé qui s'était perdu en chemin, donc, auquel je réponds, en personne civilisée que je suis. Du coup, en personne civilisée qu'il est, K me répond à son tour, et tente une blague. Je souris, honnêtement amusée, mais en me moquant silencieusement de lui. "Il essaie de faire de l'humour", que je me dis. Bref, je devine un intérêt pour moi, et je m'en flatte en bonne fille modeste que je suis. Là-dessus, je donne une suite de politesse, verrouille mon téléphone, et conclut "il n'a aucune chance avec moi". (Je suis une grande voyante voyez-vous, j'envisage d'ouvrir un cabinet prochainement, "Madame Shania et sa boule de verre fumé cristal", ça sonne bien.)

La suite au prochain épisode.


PS : Au fait, juste pour info, bien que je publie cet article début septembre, j'ai achevé de le rédiger le 28 juin à 4h30 du matin. Niark niark niark chronologie tu ne peux rien contre ça !
PPS : Eh, en fait, KGB mélangé, ça fait aussi trois lettres de Kronenbourg !
PPPS : (Aucun rapport avec les individus sus-cités mais) vous aviez remarqué que si on retournait le "M" de Howard, ça faisait Homard ?

[Note de l'éditeur : il est intéressant de noter que cette publication intervient six mois jour pour jour après ce qui deviendra l'épisode 2 de cette saga et qui marquera le véritable début de l'aventure KGBienne.]
[Note du rééditeur : il est aussi intéressant de noter que grâce à ma formidable faculté à oublier d'appuyer sur le bouton "publier" avant de partir emménager dans un appartement où il n'y a pas encore de connexion, je publie en fait cet article encore un jour plus tard. Mais bon, on a qu'à dire que c'est pour célébrer les six mois de mon premier baiser avec KGB, puisque bon, c'était déjà assez tard pour être le lendemain. De toute façon nous y reviendrons une autre fois - ou pas.]

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